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Neisseria gonorrhoeae : recommandation de prise en charge des personnes infectées

POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE

Quels sont les objectifs et les indications de traitement ?

Bien qu’il existe une possible clairance spontanée bactérienne, le traitement antibiotique des infections à N. gonorrhoeae est recommandé.
Il repose sur deux objectifs principaux :

‒ La guérison accélérée de l’individu infecté et la diminution du risque de complications,
‒ La prévention de la transmission aux partenaires.

Il est indiqué d’initier un traitement antibiotique dans les situations suivantes :

1. Une culture positive pour N. gonorrhoeae chez un sujet symptomatique ou non,
2. Un test par amplification des acides nucléiques (TAAN) positif pour N. gonorrhoeae chez un sujet symptomatique ou non,
3. Chez un partenaire sexuel d’un sujet infecté, en particulier si symptomatique,
4. Cas plus rare, en cas d’identification de diplocoques à Gram négatif en microscopie optique sur un prélèvement ciblé chez un sujet symptomatique (l’examen direct urétral gardant un intérêt pour les patients symptomatiques ayant une urétrite, bien que rarement accessible en laboratoire de ville).

Le traitement des infections à N. gonorrhoeae est nécessaire pour accélérer la guérison, réduire le risque de complication inflammatoire et le risque de transmission aux partenaires.
C’est pour cette raison que les formes asymptomatiques devraient également être traitées.
Tout test par TAAN positif, quel que soit le site, devrait justifier d’une demande de culture qui ne doit pas retarder l’initiation du traitement.
L’éradication de cette bactérie se fait à l’aide d’une antibiothérapie, introduite dès la confirmation de l’infection par amplification d’acides nucléiques, visualisation de cocci à Gram négatif sur l’échantillon ou culture positive à N. gonorrhoeae ou bien en cas de suspicion forte avant réception du résultat du prélèvement (traitement probabiliste – cas de l’urétrite, de la cervicite ou de l’anorectite purulentes).

Faut-il recommander un test de guérison pour toute infection gonococcique ?

Si un test d’éradication par TAAN est envisagé, il doit être fait au moins 14 jours après la fin du traitement en raison du risque de faux positifs (possible persistance prolongée de traces d’acides nucléiques détectées par les TAAN).

Les situations qui justifient la réalisation d’un test d’éradication post traitement sont les suivantes (grade AE) :

− Traitement par une autre antibiothérapie que la ceftriaxone en première ligne (TAAN à partir de J14),
− Antibiogramme montrant une CMI > 0,125 mg/L pour la ceftriaxone ou infection acquise en zone
avec une prévalence élevée de résistance à la ceftriaxone (Asie-Pacifique) (TAAN à partir de J14),
− Persistance de symptômes cliniques à 72 h du début du traitement en l’absence d’une co-infection non traitée → suspicion d’échec clinique avec souche résistante (culture préférée dès l’arrêt antibiotique, d’autant plus si celle-ci n’a pu être réalisée auparavant).

En cas de TAAN positif, une culture peut être demandée pour rechercher des résistances selon le contexte.
Un avis infectiologique est souhaitable en parallèle.
En cas de poursuite des prises de risque sexuel chez le sujet traité, un test de recherche de réinfection asymptomatique est recommandé entre 3 et 6 mois (grade AE).

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