Blog

Mise en place d’une déclaration obligatoire de la rubéole. (2017)

POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE

Clinique et diagnostic

Lorsqu’elle est symptomatique (50 % des cas), la maladie débute par une fièvre modérée (38,5°C) suivie d’une éruption maculeuse ou maculo-papuleuse fugace morbilliforme débutant au visage pour s’étendre en moins de 24 heures au tronc et aux membres supérieurs. Elle disparait sans laisser de traces au 3e jour. L’apparition précoce d’adénopathies rétroauriculaires et cervicales postérieures persistantes est assez caractéristique.
Les complications sont rares (atteintes articulaires, neurologiques, thrombopénie) et la mortalité quasi nulle. L’immunité résiduelle est définitive. Le traitement est symptomatique.
Le diagnostic de rubéole ne peut être confirmé que grâce aux examens biologiques et la sérologie doit être interprétée en fonction du contexte clinique et des antécédents vaccinaux. En présence d’une éruption ou après contage, la confirmation biologique repose sur :

– la mise en évidence de l’ARN viral par PCR (réalisable uniquement par des laboratoires spécialisés) ;

– la mise en évidence d’IgM spécifiques (associés ou non à des IgG) et en cas de positivité la réalisation de l’avidité des IgG (en raison de l’existence de nombreux faux positifs) ;

– la séroconversion ou l’augmentation significative du titre des IgG ou totaux spécifiques de la rubéole dans 2 prélèvements réalisés à 10 jours d’intervalle confirmée par la réalisation de l’avidité des IgG.

En cas de passage transplacentaire du virus pendant les premiers mois de grossesse, le risque de malformations congénitales est très élevé (de 70 % à 100%) quand la primo-infection maternelle survient avant 11 semaines d’aménorrhée (SA) ; il varie de 15 % à 80 % entre la 12e et la 18e SA pour devenir quasi nul après ce délai. Le passage transplacentaire du virus peut être responsable de mort foetale ou d’une rubéole congénitale malformative ou asymptomatique. L’atteinte au cours de l’embryogenèse se traduit par des malformations du système nerveux central, de l’oeil, de l’oreille interne, de l’appareil cardiovasculaire, isolées ou diversement associées. La foetopathie se caractérise par un retard de croissance intra-utérin souvent associé à une hépatosplénomégalie, un purpura thrombopénique et une anémie hémolytique. Les enfants atteints d’un syndrome de rubéole congénitale peuvent présenter une déficience auditive, des malformations oculaires et cardiaques et ultérieurement des maladies de type auto-immune (diabète sucré, dysfonctionnement de la thyroïde, …).

  1. Modalités proposées pour la déclaration obligatoire (DO) de la rubéole

Compte tenu de l’excellente efficacité du vaccin, cette déclaration serait ciblée sur la confirmation du diagnostic de rubéole chez des personnes non correctement vaccinées ou sans preuve d’immunité antérieure. La confirmation pourrait être biologique ou par un lien avec un cas confirmé biologiquement.


Définitions de cas

  1. En population générale
    Toute personne (à l’exclusion des femmes enceintes) n’ayant reçu aucune dose de vaccin contenant la valence rubéole ou ayant un statut vaccinal inconnu, qui présente une éruption maculo-papuleuse avec ou sans fièvre ET cliniquement, au moins l’un de ces symptômes :
    • adénopathies cervicales, sous occipitales ou rétro-auriculaires
    • arthralgie
    • arthrite
    ET sur le plan biologique, une recherche virale positive par PCR ou un dosage d’IgM positif dans le liquide salivaire ou le sérum OU qui a été en contact avec un cas de rubéole confirmé dans les 12 jours à 23 jours précédant l’éruption.

  2. Chez la femme enceinte
    Toute femme en cours de grossesse ayant reçu moins de 2 doses de vaccin contenant la valence rubéole, qui présente une éruption maculo-papuleuse avec ou sans fièvre, ET une recherche d’IgM positive sur des prélèvements sanguins OU toute femme en cours de grossesse qui présente une séroconversion pour la rubéole entre la 12e et la 20e semaine d’aménorrhée.

  3. Syndrome de rubéole congénitale (SRC)

 Chez le nourrisson (de moins de 1 an) : surdité neurosensorielle et/ou anomalies oculaires (cataracte, microphtalmie, glaucome, rétinopathie pigmentaire, choriorétinite) et/ou microcéphalie, et ou anomalies cardiovasculaires (rétrécissement pulmonaire, persistance du canal artériel ou communication interventriculaire).

– En période néonatale : les mêmes manifestations et/ou méningoencéphalite, pneumonie interstitielle, hépatite, hépatosplénomégalie, purpura, retard de croissance
ET sur le plan biologique,

– détection du virus dans les urines, les sécrétions pharyngées, le liquide cérébrospinal (LCS) ou le cristallin

– présence d’IgM dans le sérum.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Donnez-nous votre avis

Comment pouvons-nous améliorer cet article ?

> Imprimer la page