La HAS ne recommande plus le dosage de la vitesse de sédimentation
"Un examen dépassé et qui n'est plus utile"
La HAS, saisie par l’Assurance Maladie, a publié un rapport sur la pertinence de prescrire la vitesse de sédimentation (VS), test anciennement utilisé dans l’exploration de l’inflammation et de certaines pathologies auto-immunes. Cette technique, qui mesure la vitesse de sédimentation des hématies en une heure, est aujourd’hui remise en question dans la pratique clinique.
Trois arguments principaux justifient son abandon :
– Faible reproductibilité : les résultats varient selon les techniques utilisées, même au sein d’une même méthode. Le coefficient de variation peut atteindre 30 %, ce qui rend l’interprétation aléatoire.
– Cinétique lente : la VS ne s’élève qu’après 24 à 48 h et peut rester élevée plusieurs semaines malgré la résolution du processus inflammatoire
– Forte influence de facteurs non spécifiques : outre les médicaments (corticoïdes, AINS, oestroprogestatifs, héparine), de nombreux éléments peuvent modifier la VS : l’âge, le sexe, la grossesse, les syndromes néphrotiques, les anomalies des protéines plasmatiques (fibrinogène, gammaglobulines, albumine, cryoglobulines), l’obésité ou encore les troubles hématologiques.
En conséquence, la HAS recommande de ne plus prescrire la VS, quelle que soit la situation clinique. Cette recommandation concerne également les indications historiquement retenues comme l’artérite à cellules géantes, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus ou encore le lymphome de Hodgkin.
La clinique et les examens de première intention doivent primer, et la CRP est à privilégier comme marqueur d’inflammation aiguë.
Ainsi, la VS ne trouve aujourd’hui plus sa place dans l’arsenal diagnostique de routine, au profit de tests plus fiables, plus réactifs et spécifiques comme la CRP ou les dosages immunologiques ciblés.
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