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Cancer de la prostate identification des facteurs de risque et pertinence d’un dépistage par dosage du PSA (2012)

POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE

Examens de dépistage

Les examens de dépistage du cancer de la prostate sont le dosage sanguin de l’antigène spécifique prostatique (PSA) et l’examen clinique de la prostate par toucher rectal effectué par un médecin.

Dosage du PSA

Le PSA (initiales correspondant à la traduction anglaise d’antigène spécifique prostatique) est une protéine non toxique, qui n’est produite que par la prostate. Elle est présente dans le sperme, où elle joue un rôle dans la reproduction. Le PSA est aussi présent dans le sang (normalement en
quantité très faible) ce qui permet son dosage. Un PSA élevé peut éventuellement être évocateur de la présence d’un CaP.

La valeur du PSA doit être interprétée en fonction du contexte clinique. Une valeur supérieure à 4 microgrammes par litre (µg/l) [ou nanogrammes par millilitre (ng/ml)] est généralement considérée comme anormale. Cela dépend néanmoins de l’âge de la personne et de la taille de sa prostate.

Lorsque la valeur du PSA est supérieure à 4 ng/ml, un CaP est diagnostiqué environ 3 fois sur 10 avec la biopsie prostatique de confirmation.
Certains événements physiologiques (l’éjaculation par exemple) peuvent entraîner des variations peu importantes et qui ne gênent généralement pas l’interprétation du résultat.
Le toucher rectal n’entraîne pas de modification importante du taux de PSA.
Une élévation importante du PSA peut avoir lieu à la suite de certaines maladies comme les infections urinaires ou la prostatite aiguë ou suite à certains gestes chirurgicaux comme un examen endoscopique de la vessie, une biopsie de prostate ou encore une résection endoscopique de prostate.

Au seuil de 4 ng/ml, la sensibilité du dosage du PSA sérique total pour le diagnostic précoce du CaP est de l’ordre de 75 % et la spécificité de l’ordre de 90 %. En situation de dépistage individuel, la valeur prédictive positive (VPP) est de l’ordre de 30 %, ce qui signifie que parmi les personnes qui ont un PSA total > 4 ng/ml, 3 sur 10 ont un CaP et 7 sur 10 n’ont en réalité pas de CaP. Dans ce même cadre, la valeur prédictive négative (VPN) est de l’ordre de 90 % : cela signifie que lorsque le PSA total est < 4 ng/ml, l’absence de cancer de la prostate est réelle dans 9 cas sur 10. Le taux de détection varie de 0,9 à 3,4 % et la proportion d’hommes de 50 à 75 ans avec un PSA > 4 ng/ml est de l’ordre de 10 %. Les données de la littérature sont insuffisantes pour estimer les performances du test de dosage de PSA sérique total dans les populations présentant des facteurs de risque.

L’intérêt de l’abaissement du seuil au dessus duquel une biopsie est à proposer reste discuté. Cet abaissement augmenterait la sensibilité du test au détriment de sa spécificité.
Cela conduirait à une augmentation du nombre de cas diagnostiqués, mais aussi à celle du nombre de biopsies négatives. La proportion de cancers considérés comme cliniquement non significatifs (de petit volume et de faible grade) dans les cancers diagnostiqués en supplément est mal
déterminée.

Examens dérivés du dosage des PSA

Le dosage du PSA sérique libre et le calcul du rapport entre la concentration sérique en PSA libre et la concentration sérique en PSA total pour les patients dont la concentration sérique en PSA total est comprise entre 4 et 10 ng/ml pourraient éviter des biopsies chez des patients qui ne sont pas
atteints de CaP, tout en gardant une bonne sensibilité. Cependant il existe à ce jour des problèmes de standardisation de la mesure. Par ailleurs, le seuil optimal n’a pas été défini et il n’a été retrouvé aucune donnée sur l’utilisation de ce test comme outil de diagnostic précoce en population générale ou en population à risque.

L’utilisation du PSA libre n’est pas recommandée en 1ere intention comme élément du diagnostic précoce du CaP (accord professionnel).
Il n’a pas été retrouvé de preuves que les techniques dérivées du dosage du PSA sérique (PSA ajusté sur l’âge, densité de PSA et vélocité de PSA) aient un intérêt pour le diagnostic précoce du CaP. Leur utilisation dans ce cadre n’est pas recommandée en 1ere intention (accord professionnel).

Elles peuvent cependant aider à la décision individuelle de biopsie prostatique après discussion de leurs avantages et inconvénients entre le patient et le spécialiste (accord professionnel)

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