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Herpès génital (2016)

POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE

 

Le diagnostic biologique de l’herpès génital est recommandé dans les situations cliniques suivantes: confirmer un HG suspecté cliniquement, devant une présentation atypique d’HG devant des complications extragénitales d’un HG, à fin de diagnostic différentiel d’une autre MST ou d’une autre dermatose ulcéreuse génitale. Du fait des diagnostics d’HG par défaut et par excès, une recherche de virus Herpes est indispensable au moins une fois dans l’HG récurrent avant d’envisager un traitement antiviral suppresseur au long cours.
Mais il a surtout pour principal intérêt de préciser la souche virale
Différentes techniques peuvent être mises en oeuvre au laboratoire pour le diagnostic de l’herpès cutanéo-muqueux :

– des techniques de diagnostic direct (culture et PCR) ; la recherche d’antigènes est abandonnée.

– les sérologies qui permettent de définir l’état d’immunité du patient.

Culture

L’isolement des HSV en culture cellulaire reste la méthode de référence. Cette technique sensible et très spécifique est relativement rapide, car les virus HSV ont un cycle de multiplication court (18 à 20 h) ; l’effet cytopathogène se développe 24 h à 72 h après l’inoculation.
La culture permet l’identification du type viral HSV-1 ou HSV-2 et l’isolement de la souche en vue de réaliser un antivirogramme (utile en cas de suspicion de résistance).
L’efficacité d’un isolement de virus HSV dépend beaucoup de la précocité et de la qualité du prélèvement, de la qualité du milieu de transport et du délai d’acheminement à 4 degrés des prélèvements jusqu’au laboratoire. A titre d’exemple au stade de vésicules 90 % des cultures sont positives tandis que seulement 25 % au stade de croutes.
Différents milieux de transport sont disponibles (EMEM, solutions salines type solution de Hank’s) ; différents types de lignées cellulaires sont utilisés pour l’isolement des HSV ; les plus utilisées sont les MRC-5 (cellules fibroblastiques embryonnaires humaines).
Si le délai de prélèvement et la mise en culture doit dépasser 48 heures, il faut congeler le prélèvement à -80 degrés.
Un résultat négatif en culture n’affirme pas l’absence d’infection.

PCR

Les techniques de biologie moléculaire et en particulier la PCR ne sont pas encore à la nomenclature des actes remboursés. La PCR apparait aujourd’hui comme une technique plus sensible, plus rapide et moins dépendante des conditions de transport que la culture. Elle permet également le génotypage HSV-1/HSV-2 .C’est également le meilleur test pour détecter l’EVA. Mais comme pour la culture, une PCR négative n’élimine pas le diagnostic en raison du caractère intermittent de l’EVA.

Sérologies herpétiques

La sérologie qui identifie les sujets porteurs d’anticorps HSV, permet de préciser le statut immunitaire et la séroconversion. Mais elle n’est pas adaptée au diagnostic d’une lésion clinique.
Les sérologies classiques, inscrites à la nomenclature (ÉLISA) recherchent les anticorps anti HSV sans différencier les anticorps anti HSV-1 et HSV-2. Leur intérêt est donc restreint. En revanche elles conservent un intérêt pour le diagnostic de primo-infection (séroconversion à 15 jours d’intervalle). A noter que les IgM ne permettent pas de distinguer une PI d’une réactivation virale (à ne pas demander en routine).
Les sérologies spécifiques de type (ELISA, Blot) ne sont pas à la nomenclature. Elles permettent de définir précisément, devant un herpès génital confirmé et typé, la primo-infection (absence totale d’anticorps), le 1er épisode non primaire (absence d’anticorps correspondant au type viral retrouvé mais présence d’anticorps contre l’autre type) et la récurrence (présence d’anticorps contre le type viral retrouvé in situ). L’apparition des anticorps est souvent retardée de plusieurs semaines après l’épisode clinique (2 semaines à 3 mois). La présence d’anticorps anti HSV-2 indique un herpès génital mais la présence d’anticorps anti-HSV-1 ne permet pas de distinguer un herpès génital d’un herpès oral. Les sérologies de type sont surtout intéressantes pour les études épidémiologiques. Son intérêt devant des symptômes génitaux récurrents ou atypiques avec culture négative, et pour identifier le statut d’un partenaire d’un sujet porteur d’herpès génital reste à démontrer.

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