POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE
Eosinophilie, HE et SHE
La classification actuelle des maladies à éosinophiles utilisée pour la prise en charge des patients et la recherche est celle proposée en 2011 par le Groupe de travail coopératif international sur les maladies à éosinophiles (ICOG-Eo). Cette classification distingue en premier lieu une éosinophilie sanguine (entre 500 et 1500/mm3), une HE (>1500/mm3 et/ou tissulaire) et un SHE
Les 2 notions importantes de cette classification sont :
– d’une part, la nécessité d’exclure une autre cause de la dysfonction d’organe que l’infiltrat à éosinophiles;
– d’autre part, la distinction entre HE asymptomatique et SHE, qui par définition implique qu’une atteinte clinique d’organe soit la conséquence de la toxicité suspectée des éosinophiles.
Cette distinction a des conséquences directes sur la prise en charge des patients : ainsi, dès qu’une HE sanguine et/ou tissulaire est jugée comme étant responsable d’une atteinte clinique d’organe, le diagnostic de SHE est posé (quel que soit le mécanisme/étiologie à l’origine de l’HE).
Cette définition, bien que très large, a le mérite de rappeler que la dysfonction d’organe en lien avec l’excès et la toxicité des éosinophiles peut intervenir quelle que soit la cause de l’HE (ex : y compris dans une HE d’origine parasitaire).
Il faut donc s’astreindre au bilan étiologique systématique, et se poser sans tarder la question du traitement de l’HE, en plus du traitement de l’éventuelle cause sous-jacente.
Mais elle rappelle aussi que toute HE sanguine inexpliquée ne signifie pas SHE, et que le traitement (et surtout l’abstention thérapeutique) doit tenir compte de cette distinction.
Enfin, il est important de noter que la mise en place en urgence d’un traitement (en cas de retentissement fonctionnel voire de menace du pronostic vital) permet de s’affranchir du critère temporel sans attendre la durée minimale de 1 mois.
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