POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE
Techniques du diagnostic bactériologique
Les prélèvements
Une IIM est confirmée par la présence de méningocoques dans des prélèvements qui doivent être en accord avec les critères de définition des cas d’IIM (isolement ou détection du méningocoque à partir d’un site normalement stérile). Les prélèvements post mortem doivent être réalisés le plus rapidement possible. Les prélèvements rhinopharyngés ne doivent pas être employés pour confirmer le diagnostic d’IIM. En outre, les prélèvements doivent être réalisés en fonction de la présentation clinique (prélèvement de liquide cérébrospinal (LCS), sang, biopsie cutanée, liquide péricardique, liquide articulaire, liquide péritonéal, liquide pleural, liquide de la chambre antérieure de l’œil). La ponction lombaire peut être contre-indiquée, notamment en cas d’hypertension intracrânienne, de trouble de l’hémostase ou d’instabilité hémodynamique. La confirmation d’IIM peut être établie par bactériologie conventionnelle (l’isolement et l’identification des bactéries par culture ou la mise en évidence de leur présence par l’examen direct) ou par bactériologie moléculaire.
Bactériologie conventionnelle
La coloration de Gram peut permettre d’observer les méningocoques (qui apparaissent comme des diplocoques à Gram négatif, intra ou extracellulaires) donnant un diagnostic étiologique rapide mais cet examen reste peu sensible (entre 48% et 62%). Dans tous les cas, la réalisation d’une hémoculture est indispensable. L’ensemencement dans les milieux de culture doit être rapide (germe très fragile et sensible à la chaleur et au froid).
L’identification est réalisée sur culture fraiche et pure selon les caractéristiques biochimiques du méningocoque.
L’identification par spectrométrie de masse du méningocoque est également utilisée en bactériologie clinique. La base de cette méthode est la spécificité du profil spectral d’une espèce bactérienne après comparaison à une base des données.
La recherche des antigènes solubles dans le LCS, le sérum et les urines n’est plus recommandée. Cet examen est peu sensible avec des réactions de faux positifs ou faux négatifs possibles qui peuvent représenter jusqu’à 12% des tests réalisés.
Sérogroupage
La détermination du sérogroupe d’un méningocoque isolé chez un patient atteint d’IIM est le complément indispensable de l’identification pour pouvoir instaurer la prophylaxie vaccinale au sein de la communauté de vie du cas index. Le sérogroupage est effectué par agglutination des corps bactériens avec des immun-sérums spécifiques qui sont les anticorps anti-capsulaires. La méthode par spectrométrie de masse ne permet pas de déterminer le sérogroupe du méningocoque.
Diagnostic et groupage moléculaire par amplification génique (PCR)
La culture du méningocoque à partir des prélèvements biologiques reste difficile (positive dans environ 70% des cas en l’absence d’antibiothérapie précoce) du fait de la fragilité de ces bactéries, de la nécessité de conditions de transport et de conservation contraignantes ainsi que de l’antibiothérapie précoce de plus en plus pratiquée en cas de suspicion de méningococcie. Les méthodes moléculaires (PCR) permettent désormais un diagnostic, même en cas d’échec de la culture, avec indication du sérogroupe, indispensable aux mesures prophylactiques. Le Centre national de référence (CNR) des méningocoques a mis au point une technique de diagnostic direct sur produit pathologique permettant d’établir l’étiologie lorsque la culture a échoué. Cette technique est utilisable par tout laboratoire disposant des compétences et installations pour le diagnostic par PCR. Cette technique permet de détecter la présence de l’ADN du méningocoque et de déterminer les groupes les plus fréquents dans les IIM (A, B, C, Y, W et X).
La PCR ne remplace pas la mise en culture qui est indispensable pour la réalisation de l’antibiogramme.
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