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Réévaluation de la stratégie de dépistage de l’infection à VIH en France. (2017)

AIDE A LA PRESCRIPTION

DEPISTAGE

Sérologie VIH-1 et VIH-2 – Dépistage

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

VIH-1 antigène p24

Sérologie VIH-1 – Confirmation par immunoblot

Détection génome du virus VIH-1 par PCR

POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE

Avis du groupe de travail HAS
Populations clés les plus exposées au risque d’infection à VIH

Les membres du groupe de travail s’accordent à définir les populations clés comme étant les personnes les plus exposées au risque d’infection à VIH. En France, selon les données présentées dans ce rapport, elles correspondent aux HSH, aux personnes originaires de zones de forte prévalence et aux UDI.
Ils rappellent que les personnes originaires de zones de forte prévalence, notamment d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes, constituent une population clé en raison de deux facteurs : leur région d’origine caractérisée par une forte prévalence d’infection à VIH et les conditions de précarité auxquelles beaucoup d’entre elles sont confrontées après leur arrivée en France et qui favorisent leur exposition au VIH. L’accès au dépistage est paradoxalement meilleur dans certaines situations de précarité sociale et administrative, probablement via l’accès aux services médicaux d’aide aux populations les plus précaires (CASO, PASS, établissements de santé, PMI, planification familiale, etc.). Inversement, l’accès au dépistage est retardé par le fait d’être sur le territoire français depuis longtemps (plus de 5 ans). Les femmes, à l’occasion de la grossesse notamment, peuvent avoir un accès au système de soins, même à distance de leur arrivée sur le territoire français, mais le dépistage des hommes de 20 à 50 ans demeure problématique.
Ils ont également précisé que le fait d’appartenir à plusieurs populations clés simultanément rendait certain individus encore plus vulnérables.
Ils indiquent par ailleurs que les populations clés identifiées représentent des groupes hétérogènes en termes de situations sociales, de prises de risque, de comportement face au dépistage et de répartition sur le territoire français. Dans ce contexte, il paraît d’autant plus important que des messages clairs et simples soient transmis aux professionnels de santé et aux individus concernés sur le haut niveau de risque d’exposition au VIH de certaines populations afin de provoquer une réelle prise de conscience.

Selon eux, le dépistage de l’infection à VIH doit ainsi être répété :

– tous les 3 mois chez les HSH ;

– tous les ans chez les UDI ;

– tous les ans chez les personnes originaires de zones de forte prévalence, notamment d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.

Les membres du groupe de travail précisent que la fréquence de dépistage de 3 mois pour les HSH se justifie compte tenu de l’incidence élevée et du nombre d’individus ignorant leur séropositivité dans cette population, ainsi que de la prévalence élevée des comportements sexuels à risque (don multi-partenariat), au regard du risque accru de transmission en phase de primo-infection.
La fréquence de dépistage annuelle pour les personnes originaires de zones de forte prévalence, notamment d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes, était celle recommandée par la HAS en 2009. Le dépistage est un levier majeur pour réduire l’incidence de l’infection à VIH dans cette population.
Par ailleurs, dans un contexte de diversité des tests de dépistage disponibles, les experts du groupe de travail considèrent important de rappeler les limites de leurs performances et de leur utilisation.

Ils insistent néanmoins sur le fait que, si les délais de prise de risque de 6 semaines pour un Elisa de 4e génération et de 3 mois pour les tests de dépistage rapide à orientation diagnostique (TROD) et les autotests de dépistage de l’infection à VIH (ADVIH) sont des informations nécessaires à l’interprétation du résultat négatif, ils ne doivent en aucun cas être un frein à l’accès au test de dépistage. En particulier, en cas de suspicion d’exposition récente au VIH, un test Elisa de 4e génération peut être positif dans les 2 à 3 semaines suivant la contamination. De même, un TROD peut dépister des primo-infections. Dans les populations clés, toute opportunité de dépistage à l’initiative de l’individu est à encourager, quelle que soit la technique utilisée, et ces limites ne sauraient être opposées aux personnes pour refuser ou reporter le test dans le temps.

Les populations à suivre de manière active pendant une période définie ou dans des circonstances particulières

Les experts du groupe de travail ont souhaité préciser la manière dont la proposition de dépistage de l’infection à VIH doit être envisagée dans ces circonstances ou périodes de la vie particulières.
Afin de permettre le dépistage d’une éventuelle infection à VIH récente, un test Elisa de 4e génération doit être systématiquement proposé dans les cas suivants :

– diagnostic d’une IST, d’une hépatite B ou C ;

– viol ;

– grossesse ;

– signes évocateurs de primo-infection.

Un test de dépistage de l’infection à VIH, quel qu’il soit, doit également être systématiquement proposé dans les cas suivants :

– projet de grossesse, prescription d’une contraception ou IVG. Cette démarche concerne aussi bien la femme que son partenaire lorsque celui-ci peut être contacté ;

– prescription d’une contraception ou IVG. Cette démarche concerne aussi bien la femme que son partenaire lorsque celui-ci peut être contacté ;

– incarcération ;

– diagnostic de tuberculose.

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