POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE
Synthèse et recommandations
Actuellement, la concentration de plomb dans le sang (ou plombémie) qui définit règlementairement le saturnisme infantile et implique la déclaration du cas aux autorités sanitaires départementales et le déclenchement de l’enquête environnementale est de 100 µg/L. Cependant, des effets nocifs du plomb sur la santé sont démontrés pour des plombémies inférieures à 100 µg/L chez les jeunes enfants, les adolescents, les adultes et la femme enceinte.
En conséquence, le HCSP préconise une politique de réduction des expositions au plus bas niveau possible pour tenir compte des effets sans seuil du plomb. Pour 2017, il fixe les objectifs suivants de diminution de la plombémie de la population générale :
- une plombémie moyenne (géométrique) attendue de 12 µg/L ;
- 98 % de la population avec une plombémie inférieure à 40 µg/L. Par ailleurs, il recommande de cibler les actions de dépistage, de prise en charge médicale et de prévention des intoxications sur personnes les plus exposées.
Rappelant les facteurs de risques individuels devant conduire à un dépistage chez les enfants (<7 ans) et les femmes enceintes, le HCSP propose deux niveaux de plombémie pour organiser la prévention du saturnisme infantile: - un niveau d’intervention rapide de 50 µg/L, impliquant la déclaration obligatoire du cas, déclenchant une enquête environnementale et l’ensemble des mesures collectives et individuelles actuellement déclenchées lorsque la plombémie est égale ou supérieure à 100 µg/L ; il s’agirait donc de la nouvelle définition opérationnelle du saturnisme infantile ;
- un niveau de vigilance de 25 µg/L; son dépassement indique l’existence probable d’au moins une source d’exposition au plomb dans l’environnement et justifie une information des familles sur les dangers du plomb et les sources usuelles d’imprégnation, ainsi qu’une surveillance biologique rapprochée accompagnée de conseils hygiéno-diététiques visant à diminuer l’exposition.
Ces nouveaux niveaux de référence devront être actualisés tous les 10 ans.
Des valeurs d’alerte sont également proposées pour les principales sources de plomb dans l’environnement (sols, poussières de maisons, eau du robinet). Selon le seuil et le milieu concerné, le dépassement implique de mesurer la plombémie des personnes exposées et/ou une analyse approfondie du risque.
Le HCSP préconise enfin que l’ensemble des données recueillies sur la contamination par le plomb des milieux de contact (sols, poussières de maison, eau de boisson) et des individus (plombémie), assorties d’informations caractérisant les sujets et les conditions d’exposition, soient enregistrées pour constituer une base de données nationale, outil de connaissance et de gestion.
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