POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE
Diagnostic phénotypique
La MW de type 3 est définie par un déficit quasi-total en facteur Willebrand (13).
Son diagnostic biologique est donc en théorie assez simple. Les examens de première intention peuvent permettre d’effectuer le diagnostic.
Cependant, dans certains cas, un diagnostic différentiel avec une MW de type 1 sévère sera à établir.
Dans ce cas, le contexte clinique (antécédents personnels et familiaux) peut contribuer à l’orientation diagnostique et le recours à des examens de seconde intention, réalisés dans des laboratoires d’hémostase spécialisée peut être utile.
– Examens de première intention
Le diagnostic biologique de MW repose sur la réalisation de 3 examens de première intention, indissociables :
la mesure de l’activité coagulante du Facteur VIII (FVIII:C), de l’antigène du facteur Willebrand (VWF:Ag) et de l’activité fonctionnelle du facteur Willebrand (VWF:Act).
Cette dernière, évalue la capacité de liaison du facteur Willebrand à la GPIb plaquettaire. Ces 3 examens doivent être réalisés au moins à deux reprises sur 2 prélèvements différents afin de pouvoir confirmer le diagnostic. Ces examens font appel à des méthodes automatisées et sont réalisables par un grand nombre de laboratoires.
– Examens de deuxième intention
Le dosage du propeptide du VWF (VWFpp) est le test le plus discriminant pour le diagnostic différentiel entre une MW type 3 et un déficit quantitatif sévère de type 1. Le propeptide du VWF est le reflet de la synthèse, de la sécrétion et de la clairance du VWF. Le VWF et son
propeptide sont synthétisés et secrétés dans la circulation en proportion égale (ratio 1:1) mais dans la circulation, leurs clairance sont différentes. Le VWFpp a une demi-vie de 2 à 3 h alors que celle du VWF mature est de 10 à 14h. Dans la MW type 3, le VWFpp est indétectable. Les limites de détection très basses des méthodes ELISA utilisées permettent cette précision. Chez les patients présentant une forme sévère de MW de type 1 avec des taux d’antigène < 10 UI/dL, le VWFpp est supérieur à ce seuil alors que le VWFpp est également indétectable en cas de MW de type 3. Cet examen peut ainsi permettre le diagnostic de MW de type 1 avec une clairance accélérée (type 1C), grâce au calcul du ratio VWFpp/ VWF:Ag. Chez les sujets sains, le ratio est en général inférieur à 3. Chez les patients atteints de MW de type 1C, le ratio est > 3 voire >5 en cas de type 1 « Vicenza »
(variant moléculaire de MW de type 1C) dont la clairance du VWD est très accélérée (25).
Diagnostic moléculaire génotypique
L’étude génétique du gène VWF est importante à réaliser pour les patients atteints de MW type 3.
Cette étude génétique permet
1) de faire la corrélation entre le phénotype de la maladie et le génotype, confirmant ainsi le diagnostic chez le propositus,
2) d’établir formellement que les parents sont transmetteurs de VWD de type 3 (c’est-à-dire chacun porteur d’une anomalie à
l’état hétérozygote),
3) de permettre aux parents qui le souhaitent d’accéder à un diagnostic prénatal (ces couples ont 25% de risque d’avoir à nouveau un enfant atteint de VWD type 3)
4) de dépister et d’informer les apparentés dans le cadre de l’enquête familiale et
5) d’informer sur le risque de développement d’un anticorps inhibiteur de vWD, plus fréquent chez les patients ayant une délétion du gène vWF. (12,28) type 3 (26,27)
Cet article vous a-t-il été utile ?
Donnez-nous votre avis
Comment pouvons-nous améliorer cet article ?