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Place des tests sérologiques dans la stratégie de prise en charge de la maladie COVID-19 (Note de cadrage) (2020)

AIDE A LA PRESCRIPTION

ANALYSES BIOLOGIQUES

Sérologie Coronavirus SARS-CoV-2

POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE

Statut sérologique des patients COVID-19

Les tests sérologiques permettent uniquement de déterminer si une personne a produit des anticorps en réponse à une infection par le virus. Peu d’études sur la cinétique de la réponse en Ac anti-SARS-CoV-2 chez des patients COVID-19 sont encore disponibles à ce jour. Ces études ont néanmoins permis de statuer sur les éléments suivants :

La production d’IgM et/ou d’IgG n’étant détectable chez les patients symptomatiques qu’à partir de la deuxième semaine suivant l’apparition des symptômes, les tests sérologiques ne sont donc pas recommandés dans le cadre du diagnostic précoce de l’infection COVID-19 lors de la première semaine suivant l’apparition des symptômes. Par conséquent, il est rappelé que seul le test moléculaire de détection du génome du coronavirus SARS-CoV-2 par RT-PCR est aujourd’hui recommandé pour le diagnostic lors de la phase aiguë du COVID-19.

Les tests sérologiques ne permettent pas de statuer si la personne est contagieuse ou pas. En effet, il n’y a pas de corrélation établie entre production d’anticorps et présence du virus infectieux. D’ailleurs, la séroconversion ne s’accompagne pas d’une baisse de la charge virale. De plus, ni la dose initiant une réponse anticorps, ni la dose infectante du SARS-CoV-2 ne sont aujourd’hui connues [7-10]. Par ailleurs, le caractère infectieux du virus détecté par RT-PCR fait aujourd’hui débat, ce dernier n’étant pas toujours cultivable. Toutefois, en l’attente d’une caractérisation plus précise de la cinétique de production de virus infectieux, tout virus détecté par RT-PCR est aujourd’hui considéré comme potentiellement infectieux.

L’induction d’une réponse immunitaire (immunisation) dirigée contre le SARS-CoV-2 chez l’ensemble des patients symptomatiques et mesurable par les tests sérologiques est aujourd’hui communément admise. Mais, la question d’une immunité protectrice contre le COVID-19 induite par des anticorps produits contre le SARS-CoV-2 fait toujours l’objet de discussions.

En effet, immunisation n’est pas systématiquement synonyme d’immunité (ou de protection) contre une nouvelle infection par ce même virus. Pour que l’immunisation soit protectrice, il faut notamment que l’organisme produise des titres importants d’anticorps empêchant l’action du virus (et notamment son entrée dans les cellules cibles). Or, le titre d’anticorps neutralisants nécessaire pour assurer une protection ainsi que la durée de production d’anticorps neutralisants sont encore inconnus.

Notons d’ailleurs que si des tests visant à détecter et à titrer des anticorps neutralisants existent en recherche fondamentale et sont en cours de développement pour une utilisation plus large, leur utilisation en routine clinique et notamment à large échelle sera probablement difficile, compte tenu de la lourdeur de ces techniques et du risque important de variabilité inter-laboratoire.

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