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Prise en charge et suivi complémentaires des enfants infectés par le virus Zika (2017)

POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE

L’apport des données biologiques au diagnostic d’infection par le virus Zika.

 

Après infection par le virus Zika, de l’ARN est habituellement retrouvé pendant une durée médiane de 5 jours dans le sérum et de 10 jours dans les urines après le début des symptômes.
Toutefois, il a été exceptionnellement observé que certaines personnes pouvaient l’excréter plus longtemps : le 95ème percentile est à 54 jours (IC 95% : 43-64 jours). Le caractère transitoire de la présence de l’ARN viral dans les sécrétions corporelles explique que la recherche virale par PCR puisse être négative alors qu’il y a eu une infection.

Après une infection par virus Zika, les IgM peuvent persister plusieurs mois. La découverte isolée d’IgM positives durant une grossesse ne permet donc pas de dater l’infection. Inversement, les IgM anti-Zika peuvent être négatives si le prélèvement a été réalisé avant leur synthèse ou après leur disparition. De plus, il existe une réactivité croisée avec d’autres flavivirus: les patients ayant eu une infection avec un flavivirus dans le passé (dengue, par exemple) ou ayant été vaccinés contre un flavivirus (fièvre jaune, par exemple) peuvent avoir une fausse sérologie positive en IgM anti-Zika.

En ce qui concerne les IgG anti-Zika, la séroneutralisation ne permet pas de dater l’infection sans référence à une antériorité sérologique.
Chez les nouveau-nés, la recherche du virus au sang de cordon peut être faussement positive en raison d’une contamination par le sang maternel. Il en est de même pour les prélèvements réalisés sur le placenta. Le diagnostic de certitude ne peut donc pas être effectué sur le sang du cordon ou du placenta.

Les IgM maternelles ne passant pas la barrière placentaire, la présence d’IgM anti-Zika sans IgM anti-dengue chez le nouveau-né, est en faveur d’une infection probable.
Lorsqu’un nouveau-né présente des IgG anti-Zika sans IgM, il est difficile déterminer s’il s’agit d’IgG d’origine maternelle (enfant non infecté) ou fœtale (enfant infecté). En l’absence d’exposition post-natale au virus Zika, les IgG maternelles vont être éliminées en 12 à 18 mois.

Si l’enfant vit dans une zone où sévit une épidémie, il peut contracter une infection post-natale.
Que l’enfant vive en zone épidémique ou non, un suivi sérologique des nouveau-nés présentant des IgG anti-Zika sans IgM, jusqu’à la négativation des IgG anti-Zika maternelles, doit être assuré.
La disparition des IgG anti-Zika doit être effective à 18 mois pour affirmer que l’enfant n’a pas été atteint en anténatal.

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