Blog

Dyslipidémies de l’adulte : les analyses à prescrire dans le bilan biologique

Dépistage des dyslipidémies

En l’absence de risque cardiovasculaire*, le dépistage des dyslipidémies peut être proposé chez tout adulte, en particulier lors de la prescription d’une contraception hormonale. 

En présence de risque cardiovasculaire*, le dépistage des dyslipidémies doit être réalisé chez tout adulte. Comme l’âge est un facteur de risque, le bilan lipidique doit être contrôlé systématiquement à partir de 50 ans chez les hommes et à partir de 60 ans chez les femmes.

Bilan biologique de dépistage

À distance d’une affection aiguë (infection, chirurgie…),

Après 12 heures de jeûne strict :

Cholestérol total 

Cholestérol HDL 

Triglycérides

Cholestérol LDL

Recherche d'une dyslipidémie secondaire

suspicion d’hypothyroïdie :
Thyréostimuline (TSH)

suspicion d’insuffisance rénale :
Créatinine et filtration glomérulaire calculée
Protéinurie

suspicion de cholestase :
Bilirubine
Phosphatases alcalines

suspicion de diabète :
Glucose

suspicion d’hypercorticisme :
Cortisolurie des 24 heures
Freinage minute à la dexaméthasone

Examens complémentaires

Electrophorèse des lipoprotéines
Si les triglycérides sont supérieurs à 2 g/l, elle peut être utile pour rechercher une lipoprotéine anormale (hyperlipidémie de type III). 

Lipoprotéine (a)
Elle doit être dosée une fois chez les sujets à haut risque cardiovasculaire ou ayant des antécédents familiaux
de coronaropathie précoce, d’hypercholestérolémie familiale, de diabète de type 1 ou 2 ou d’insuffisance rénale
chronique.
Un seuil ≥ 125 nmol/L (≈ ≥ 0,5 g/L) suggère un risque accru de maladie athérothrombotique chez les patients
caucasiens.
En cas de Lp(a) élevée), le taux de cholestérol LDL est modifié et doit être calculé comme suit :
LDL-c Lp(a) corrigé = LDL-cl (g/L) – [Lp(a) (g/L) x 0.30]

Bilan avant mise en place d'un traitement

Bilan biologique chez le patient

ALAT

ASAT

Créatine kinase (CK)
Uniquement chez les sujets à haut risque d’atteinte musculaire (insuffisance rénale, hypothyroïdie, antécédents personnels ou familiaux de maladie musculaire génétique, antécédents d’effets indésirables musculaires avec un fibrate ou une statine, abus d’alcool, âge supérieur à 70 ans).

Suivi des dyslipidémies

Bilan biologique chez le patient

-> Si les anomalies lipidiques ne sont pas suffisamment importantes pour justifier un traitement,
le bilan lipidique doit alors être contrôlé tous les 3 ans,
sauf pour les diabétiques de type 2 chez qui il doit être vérifié annuellement. 

-> Si les anomalies lipidiques sont suffisamment importantes pour justifier un traitement,
le bilan lipidique doit alors être contrôlé : 
– en cas de risque élevé ou très élevé : dans les 8 à 12 semaines,
– en cas de risque faible ou modéré : dans les 12 à 24 semaines.

Une fois l’objectif atteint, bilan annuel. 

Après 12 heures de jeûne strict :

Glucose

Cholestérol total 

Cholestérol HDL 

Triglycérides

Cholestérol LDL

Examens complémentaires

ALAT
Dans les 3 mois qui suivent l’instauration du traitement puis une dernière fois à 1 an
 

ASAT
Dans les 3 mois qui suivent l’instauration du traitement puis une dernière fois à 1 an

Créatine kinase (CK)
Uniquement chez les sujets à haut risque d’atteinte musculaire ou en cas d’utilisation de fortes doses de statines ou d’associations thérapeutique ou en présence d’un symptôme musculaire.

Niveau thérapeutique cible du cholestérol LDL

Le risque cardiovasculaire du patient est évalué. Des outils comme SCORE2 peuvent être utilisés. 

Chez le sujet de plus de 40 ans non atteint de diabète, d’hypercholestérolémie familiale ou d’insuffisance rénale, un objectif de cholestérol LDL est fixé en fonction du niveau de risque : 
– risque faible -> <1,9 g/l
– risque modéré -> <1,0 g/l
– risque élevé -> <0,70 g/l
– risque très élevé -> <0,55 g/l

La diminution du taux de cholestérol LDL est le meilleur indicateur d’efficacité de la prise en charge. 

Des objectifs différents sont fixés chez les patients atteints d’hypercholestérolémie familiale, de diabète ou d’insuffisance rénale. 

*Facteurs de risques cardiovasculaires

Homme ≥ 50 ans

Femme ≥ 60 ans ou ménopausée

Antécédents familiaux de maladie coronaire précoce

Tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans

HTA (même si normalisée par un traitement)

Diabète de type 2

Obésité et surpoids

Sédentarité

Microalbuminurie

À noter : un taux faible de cholestérol HDL (< 0,40 g/l) et un taux élevé de cholestérol LDL (≥ 1,60 g/l) sont des facteurs de risque cardio-vasculaire.

Sources

NSFA (Nouvelle Société Francophone d’Athérosclérose). Les examens à pratiquer devant une dyslipidémie. Mai 2005.

ameli. Le risque cardiovasculaire et ses facteurs. Janvier 2022. 

NSFA (Nouvelle Société Francophone d’Athérosclérose). Consensus de la Nouvelle Société Francophone d’Athérosclérose (NSFA)
Lipoprotéine(a) : physiopathologie, dosage, indication et traitement dans les pathologies
cardiovasculaires. Décembre 2021.  

Société Française de Cardiologie. Chapitre 3 Item 223 Dyslipidémie

Mach et al., ESC Scientific Document Group. 2019 ESC/EAS Guidelines for the management of dyslipidaemias: lipid modification to reduce cardiovascular risk. European Heart Journal.  Novembre 2020

Collège des enseignants d’endocrinologie, diabète et maladies métaboliques (CEEDMM). Endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques. Réussir son DFASM. Items 222 & 223 – Facteurs de risque cardiovasculaire, prévention – Dyslipidémies. 2021.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Donnez-nous votre avis

Comment pouvons-nous améliorer cet article ?

> Imprimer la page