Blog

Infections chez l’adulte prophylaxies et traitements curatifs rapport Morlat (2018)

POINTS CLÉS EN BIOLOGIE MEDICALE

Épidémiologie des infections opportunistes

Les infections opportunistes (IO) surviennent lors d’une prise en charge tardive de l’infection VIH, ou, chez des patients déjà suivis, lors d’une rupture d’observance ou en cas d’échecs des prises en charge thérapeutique antirétrovirale / préventive des IO. Au niveau mondial en 2015, 1,2 millions (11 %) des 10,4 millions de cas de tuberculose recensés survenaient chez des personnes vivant avecle VIH avec un nombre de décès par co-infection VIH/tuberculose estimé à 390,000 (dont 75 % enAfrique). La prévalence actuelle de l’antigénémie cryptococcique est de 6 % chez les personnes vivantavec le VIH ayant une numération de lymphocytes CD4+ de moins de 100/mm3 (dont 42 % ont une méningite occulte) et un nombre de cas incident de méningites à cryptocoque estimé à 223,100 en2014 (dont 73 % en Afrique). La méningite à cryptocoque est responsable de 15 % de la mortalité mondiale liée au SIDA [1,2]

Dans les pays du Nord, la tuberculose et la pneumocystose pulmonaire restent les IO les plus fréquentes. Avec le développement des voyages, l’histoplasmose et les autres mycoses endémiques doivent être évoquées devant des signes aspécifiques chez des patients ayant un déficit immunitaire marqué (CD4 < 100/mm3).

En 2011, en France, dans la cohorte FHDH ANRS CO4, la syphilis (7,7/1 000 patients-années (Pa)) et les pneumopathies bactériennes (incidence 7,5/1 000 Pa) étaient les pathologies infectieuses les plus fréquentes. Parmi les IO, l’incidence de la pneumocystose pulmonaire était de 1,7/1 000 Pa, celle de la tuberculose de 1,5/1 000 Pa, les infections à CMV de 1,7/1 000 Pa (rétinite à CMV : 0,1/1 000 Pa), la candidose œsophagienne de 1,5/1 000 Pa, les autres (dont la toxoplasmose) ayant une incidence <1/1 000 Pa.

Si la mortalité liée au Sida continue de baisser en France avec 25 % de causes Sida parmi les décès des PVVIH en 2010 (vs 36 % en 2005 et 47 % en 2000), on peut noter que 30 % des patients séropositifs nouvellement diagnostiqués en 2010 en France étaient encore pris en charge à un stade
avancé de la maladie avec des CD4 <200/mm3 et/ou un stade Sida [3-5].

Le pronostic des PVVIH admis en réanimation s’est nettement amélioré ces dernières années avec une mortalité peu différente de celle observée chez les patients non infectés par le VIH. Le profil de ces patients a également évolué avec moins d’IO (notamment pneumocystose et toxoplasmose) et plus de pathologies identiques à celles retrouvées dans la population générale. L’insuffisance respiratoire aiguë reste la cause prédominante d’admission en réanimation, suivie par le sepsis, les troubles de la conscience et l’insuffisance rénale. La répartition des causes d’admission est très largement influencée par le statut immuno-virologique des patients (nombre de CD4 et charge virale).


Les affections classant SIDA sont essentiellement observées chez les patients naïfs de traitement antirétroviral, plus particulièrement chez les sujets originaires d’Afrique subsaharienne et les usagers de drogues [6,7].

Cet article vous a-t-il été utile ?

Donnez-nous votre avis

Comment pouvons-nous améliorer cet article ?

> Imprimer la page